Favoriser l'estime de soi chez les enfants et ados

Enfants et Ados / Ados

Troubles alimentaires, peur de l’échec, stress, solitude… Un tiers d’entre nous ne se sent pas bien, révèle une étude. Ces tourments se manifestent en outre de plus en plus tôt. Comment préserver nos enfants et ados ? Que pouvons-nous faire pour les encourager à avoir une bonne image d’eux ?

Nous avons rencontré An Vandeputte, coordinatrice de Eetexpert, centre de connaissances spécialisé dans les problèmes alimentaires et de poids chez les jeunes. An a répondu à quelques questions concernant le développement de l’estime de soi.

Quelles sont les causes possibles de ces troubles psychiques ?

An Vandeputte : "Nous nous mettons beaucoup trop la pression. Nous ne voulons plus simplement bien faire les choses, mais les réaliser parfaitement. Le mécanisme s’enclenche dès l’enfance : lorsqu’un enfant montre un dessin à ses parents, une appréciation y est automatiquement liée. Nous pouvons très bien rester objectifs en disant : “Tu as utilisé beaucoup de couleurs différentes dans ton dessin”. Vous gardez ainsi le contact avec votre enfant, sans l’évaluer".

Comment complimenter son enfant ?

A.V. : "Il faut privilégier les compliments axés sur la personne et ceux sur le processus. Nous devrions éviter au maximum les compliments axés sur la personne et les remplacer par ceux axés sur le processus, comme “J’aime la manière dont tu as abordé la chose". C’est également possible quand le résultat n’est pas vraiment positif, en disant : "Ta chambre est déjà bien mieux rangée que la dernière fois, mais il y a encore du travail". Encouragez l’enfant à se comparer à lui-même et pas aux autres, la pression sera moins grande."

Comment pouvons-nous aider les enfants plus âgés ?

A.V. : "Lorsqu’un enfant grandit, le jugement des camarades prend de l’importance. Beaucoup de jeunes se sentent mal à l’aise et préfèrent les contacts virtuels aux contacts réels. L’ordinateur rend les choses plus belles qu’elles ne le sont en réalité. Le besoin de perfection apparaît également lorsque l’on se concentre sur un domaine : l’école ou un certain loisir. C’est pourquoi il est bon de faire découvrir différents domaines aux jeunes. Si ça ne fonctionne pas bien à un niveau, il y a ainsi encore d’autres possibilités".

Quel est l’impact des médias et des réseaux sociaux ?

A.V. : "Se plonger trois minutes dans “les magazines” fait déjà baisser l’estime de soi. Notre société est tellement orientée médias que nous pouvons difficilement y échapper, mais nous pouvons apprendre aux jeunes à être critiques face aux images. Ces images parfaites sont trompeuses car retravaillées, ce qui est également le cas des médias sociaux comme Facebook ! Conséquence ? Des jeunes angoissés qui pensent que leur vie n’est pas si géniale que ça. C’est pourquoi nous soulignons l’importance des contacts à l’école, au club de sport, à la maison… Les histoires vraies qui y sont racontées annuleront partiellement l’impact des médias et de toutes ces images".

Encourager l’estime de soi

A.V. : "Depuis les années 90, les chercheurs ont une meilleure idée de ce qui rend les jeunes plus résistants : encourager l’estime de soi, l’esprit critique face aux médias et la solidarité. L’image que nous avons de nous dirige notre comportement. C’est également le cas des réactions que nous recevons. Si nous pensons être bons dans un domaine, nous nous y investissons plus et en recevons un écho positif qui nous encourage. Un cercle vertueux est ainsi enclenché, tant à l’école qu’à la maison".

Concrètement, comment réagir en cas de troubles ?

A.V. : "Si une jeune fille montre des signes avant-coureurs d’un problème, par exemple d’un trouble alimentaire, il ne faut pas mettre l’accent sur ce problème. Soulignez les choses qui vont bien. Parler est essentiel, mais pas en partant d’un diagnostic ou d’une étiquette. Dites que vous êtes inquiet.e par rapport à sa manière de s’alimenter et invitez-la à chercher des solutions ensemble. Renvoyez-la vers une aide professionnelle et gardez surtout le contact avec elle".

Bon à savoir : 

Votre enfant a besoin d'un soutien psychologique ? Partenamut intervient dans le remboursement des séances de psychologie indivuelle ou familiale, jusqu'à 320 €/an à raison de 20 €/séance.