Les dépenses en soins de santé liées au vieillissement de la population

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D'ici 2040, 1 personne sur 4 sera âgée de 65 ans et plus, et 1 sur 10 aura plus de 80 ans. En 2017, l'Union des Mutualités Libres a réalisé une étude pour estimer l'impact de ce vieillissement de la population sur les dépenses de l'assurance obligatoire et fait le lien avec les maladies chroniques dont sont atteintes les personnes âgées. Retour sur cette étude.

Quelles sont les dépenses directement liées au vieillissement de notre population ? Voici quelques chiffres explicatifs.

1. Les dépenses annuelles en soins de santé augmentent avec l'âge

Plus on vieillit, plus on ‘coûte cher’ à l’assurance maladie :

  • 1 401 € en moyenne pour les moins de 65 ans ;
  • 4 531 € pour les 65 à 79 ans ;
  • 8 820 € pour les 80 ans et plus.

En 2017, les personnes âgées (plus de 65 ans) affiliées aux Mutualités Libres représentaient 15,2 % de l’ensemble des affiliés et 43 % des dépenses totales en soins de santé (prises en charge par l’assurance obligatoire).

2. L'impact des maladies chroniques

L'âge n’explique que de façon limitée les dépenses de santé des personnes âgées. Le fait d'être atteint de maladies chroniques, par contre, joue un rôle prépondérant.

  • 1 personne sur 3 âgée de 65 ans ou plus souffre d'au moins 2 maladies chroniques ;
  • et plus de 1 sur 10 en a au moins 3.
  • Chez les plus de 80 ans, 8 personnes sur 10 souffrent d'une maladie chronique.

Les maladies chroniques les plus courantes sont :

  • l'hypertension à 61,3 %
  • la dépression à 13,9 %
  • le diabète à 13,6 %

Les personnes âgées qui présentent des maladies chroniques sont hospitalisées beaucoup plus souvent, et ce sont ces hospitalisations qui pèsent dans la balance des dépenses.

  • En 2017, un peu plus de 1 personne âgée sur 4 souffrant d’une maladie chronique a été admise à l'hôpital pour au moins une nuit.
  • Contre 1 personne âgée sur 10 n'ayant pas de maladie chronique.

3. Les dépenses liées au degré de dépendance

Un tiers des dépenses totales en soins de santé pour les 65 ans et plus sont engrangées par les hospitalisations. Un cinquième par les forfaits de maison de repos, alors que cela ne concerne pourtant que 8,4% des personnes âgées. Pour les personnes de 80 ans et plus, une personne sur cinq a résidé en maison de repos durant l’année 2017.

Les coûts sont donc fortement liés au degré de dépendance des 65 ans et plus.

4. Les autres postes de dépenses importants

Les médicaments, les soins infirmiers et les consultations génèrent, eux aussi, d’importantes dépenses auprès des plus de 65 ans.

  • En 2017, des médicaments ont été prescrits à 90 % d’entre eux. Le nombre moyen de médicaments différents utilisés croît aussi avec l’âge : en moyenne, on passe de 5 médicaments pour les moins de 65 ans à 12,7 médicaments par personne pour les personnes de plus de 65 ans, ce qui peut entrainer une surconsommation.
  • Dans la population des 65+, 1 personne sur 5 (et près de 1 de plus de 80 ans sur 3 ont) a eu recours à des soins infirmiers dans le courant de l’année 2017. Il s’agit principalement de soins à domicile pour les personnes qui présentent un certain degré de dépendance.
  • Seulement 4,7 % des 65 ans et plus n’a pas consulté de médecin généraliste ou spécialiste en 2017, contre 15,1 % pour les personnes de moins de 65 ans.

Quelles recommandations pour les plus de 65 ans ?

Ce constat permet de projeter les dépenses futures en vue du vieillissement de la population. On peut s’attendre à une augmentation des dépenses pour les soins infirmiers et les forfaits maison de repos, soit des dépenses principalement destinées aux personnes âgées dépendantes. L’étude montre aussi que la présence d’une maladie chronique et les hospitalisations représentent une grande partie des dépenses.

  • Permettre aux personnes âgées de vivre chez elles aussi longtemps que possible en toute autonomie. Pour cela, offrir davantage de soutien aux aidants proches ainsi que le renforcement de leur statut. Il faut également rendre plus attractifs le co-logement et les outils de télésurveillance.
  • Améliorer la prévention afin d’augmenter le nombre d’années de vie en bonne santé de notre population. La prévention du cancer et des maladies chroniques en particulier doit figurer au cœur de cette démarche.
  • Réduire les hospitalisations, en mettant en place une transition plus fluide entre l'hôpital et les soins à domicile, ce qui nécessite davantage d’investissements dans les soins de suivi prodigués à l’hôpital, dans les centres de convalescence et de revalidation, et dans les soins transmuraux.
  • Près de 3 personnes âgées sur 4 souffrent d'une maladie chronique. Les Mutualités Libres plaident en faveur d’un suivi des patients atteints de maladies chroniques par une équipe de première ligne coordonnée, en respectant la liberté de choix du patient.