Mobilité : et si nous changions nos habitudes en matière de transport ?

Prévention / Vie professionnelle

Dans les grandes villes, congestion et ralentissements sont le quotidien des navetteurs qui utilisent leur voiture. Le résultat ? Pollution, stress et perte de temps. Rien de bien positif pour le corps ni pour l'esprit... Quelles sont les habitudes des Belges en matière de déplacement domicile-travail et vers quelles alternatives plus écologiques se tourner pour améliorer son quotidien ? Petit tour de la question.

Les habitudes des Belges en matière de déplacement domicile-travail

Le temps de trajet ne fait qu'augmenter

Selon un article paru sur le site de VIAS, le Bruxellois est 15e au classement mondial des heures perdues par habitant dans les embouteillages aux heures de pointe. Il y perdrait 195 heures par an selon L’Echo, soit 44 minutes par jour, en allongeant son temps de trajet en moyenne de 38 %. Anvers se classe non loin derrière, avec 141 heures, soit 34 minutes par jour.

Toujours selon VIAS, le Belge se déplace plus que l’Européen moyen et parcourt chaque jour une moyenne de 22 km entre son domicile et le travail. Ces déplacements ne devraient faire qu’augmenter d’ici 2030 avec pour conséquences toujours plus d’embouteillages et un temps de parcours allongé.

La voiture reste le moyen de transport préféré

Les perspectives d’avenir ne sont pas réjouissantes, et pourtant, la voiture reste le moyen de transport numéro 1 des Belges. En effet, la dernière édition (2017-2019) de l’enquête sur les déplacements domicile-travail du SPF Mobilité le démontre : même si les déplacements en voiture se stabilisent, cela reste le moyen de transport majoritaire des Belges avec 65 % d’utilisation.

Il y a cependant une nette différence entre Bruxelles, la Wallonie et la Flandre. Parmi ceux dont le lieu de travail se situe dans la capitale, 36 % se déplacent en voiture, 34 % en train et 19 % en tram, métro ou bus. En Flandre, le vélo est le deuxième moyen de transport le plus utilisé : 17 % contre près de 68 % en voiture. En Wallonie, la voiture l’emporte à 83 % sur toutes les autres solutions de mobilité.

On note que si le vélo perce bien en Flandre, il a du mal à s’installer dans le reste du pays comme moyen de transport de prédilection. D’autant plus que, Bruxelles étant bien desservie par les réseaux ferroviaire et STIB, il est normal que tous les transports en commun assurent plus de la moitié (53 %) des déplacements domicile-travail, bien au-dessus de la moyenne du pays.

En route vers une nouvelle mobilité !

À l’heure où les conditions de travail et le paysage urbain sont en pleine mutation, n’est-il pas bon de se poser aussi la question de sa propre mobilité ? En effet, le télétravail gagne du terrain (il a augmenté de 39 % depuis 2014) et les employeurs adaptent leur politique de mobilité en offrant de plus en plus de solutions flexibles et durables à leurs salariés. Le tout pour un meilleur confort de vie: un meilleur équilibre travail/vie privée et des trajets optimisés.

Les villes, quant à elles, font de plus en plus place aux piétons et aux cyclistes et favorisent une nouvelle mobilité. Et si, nous aussi, on changeait nos habitudes en la matière en leur emboîtant le pas ? En fonction de la localisation, plusieurs options s’offrent à nous.

Les solutions de mobilité alternatives

L'intermodalité ou la multimodalité comme première option

Lorsque l’on doit rejoindre son lieu de travail, qu’il soit proche ou plus éloigné, on pense souvent à la solution binaire voiture et/ou transports en commun. Or, il est tout à fait possible de combiner les moyens de transport entre eux, que ce soit pour optimiser son temps de trajet ou pour en profiter pour s’aérer. C’est ce que l’on appelle la multimodalité ou l’intermodalité.

Les grandes villes et la SNCB mettent à disposition des navetteurs plusieurs outils pour combiner, par exemple, les transports en commun et le vélo (voir plus bas). Ainsi, on peut rejoindre la gare ou terminer son trajet à vélo, trottinette ou scooter, en fonction de la ville où on se rend pour travailler. Pour s’aider au jour le jour, une app comme Jeasy est très précieuse : elle permet, en un seul coup d’œil, de connaître toutes les solutions de mobilité pour se rendre d’un point A à un point B.

Le covoiturage

Une autre façon de voyager le cœur plus léger, c’est de partager les trajets. Que ce soit avec un voisin qui travaille dans le même coin ou un collègue qui habite près de chez vous, les solutions de covoiturage sont nombreuses dans le pays.

Même si ce n’est pas forcément possible tous les jours, plusieurs personnes qui partagent une seule voiture pour faire le même trajet, cela a beaucoup d’avantages. Moins de CO2 émis, moins de voitures sur la route, plus de convivialité et moins de stress… Si tout le monde s’y mettait, on arriverait plus vite à destination en heure de pointe.

Vous ne connaissez personne pour covoiturer ? Il existe des solutions. Le site Carpool.be met en relation conducteurs et passagers et vous trouve le covoitureur idéal, partout en Belgique. Son app ComOn s’adresse tout particulièrement aux navetteurs wallons qui cherchent un partenaire de covoiturage. Blablacar est un autre acteur qui peut vous aider à trouver un chauffeur ou un passager. Contre une petite participation financière, réservez le trajet parfait parmi les milliers de possibilités offertes chaque jour par la communauté du site.

Envie d’aller plus loin ? Pourquoi ne pas proposer à votre employeur de devenir partenaire Kowo ? Chaque jour, cette app met en relation des collègues, chauffeurs et passagers, en fonction de leur trajets domicile-travail pour partager leurs déplacements. Cela encourage et organise le covoiturage en entreprise pour un trajet économique, écologique et zéro stress organisationnel ! Chez Partenamut par exemple, nous utilisons Commuty, une application qui gère les places de parking disponibles en donnant la priorité aux co-voitureurs. De quoi inciter à faire le déplacement avec ses collègues ! 

La mobilité partagée

On l’entend souvent, il paraît que le futur est dans le partage des moyens de transport. Autant alors s’y mettre tout de suite. Les solutions de mobilité partagée sont nombreuses et s’étendent désormais des voitures aux vélos en passant par les trottinettes, et même les scooters ! Plus besoin de s’encombrer d’un achat (souvent très coûteux) lorsque l’on peut, pour quelques euros, louer un moyen de transport adapté à ses besoins, assurance et carburant (ou charge électrique) inclus.

Aujourd’hui, Bruxelles propose plus de 60 services de mobilité partagée. En province, il y en a forcément un à proximité aussi. Et comme la tendance se propage à toute vitesse, il ne serait pas étonnant qu’ils se multiplient rapidement. Vérifiez donc régulièrement leur disponibilité près de chez vous. Les Bruxellois renoncent de plus en plus à posséder une voiture individuelle et glissent vers la mise en commun : l’autopartage.

Plusieurs gros acteurs se partagent le marché de la capitale avec une offre de location de véhicules. Cambio, le plus ancien, propose des voitures réservables à l’avance pour quelques heures ou plusieurs jours dans plus de 500 stations dans le pays, où il faut ensuite restituer la voiture. fonctionne sur le même principe et propose des voitures électriques à Bruxelles et dans quelques villes flamandes (Leuven, Hasselt, Genk). ShareNow et Zipcar proposent des voitures en libre service dans la zone de Bruxelles, disponibles immédiatement où et quand vous en avez besoin.

Mais sachez qu’il est également possible de partager la voiture de votre voisin ou d’une connaissance grâce à plusieurs systèmes de partage entre particuliers. En mettant en relation des propriétaires désireux de rentabiliser leur véhicule et des personnes qui en ont besoin de temps en temps, des initiatives comme CarAmigo ou getaround ont encore un bel avenir devant elles !

La micromobilité

Et il n’y a pas que la voiture que l’on partage, en ville. Vélos, trottinettes et scooters sont depuis quelques mois les nouvelles stars de la mobilité partagée. Appelée aussi micromobilité, ces moyens de transport permettent généralement de parcourir les premiers et derniers kilomètres du trajet. Soit vers une gare ou un arrêt de métro, tram ou bus, soit vers son lieu de destination.

La trottinette électrique partagée, en libre service, est probablement celle qui a récemment le plus fait parler d’elle. Avec des acteurs comme LimeDott et Tier, la capitale grouille désormais de ces ‘steps’. On les trouve à chaque coin de rue et elles sont accessibles à tous, par simple déverrouillage sur le smartphone. Sans borne fixe, on peut les emprunter et les laisser où bon nous semble, en respectant néanmoins quelques règles.

Le vélo, toujours en vogue aussi, voit évoluer son parc également. Le doyen Villo!, permettant de louer une bicyclette d’une station à une autre, doit faire face à l’apparition de Billy, un système de location de vélos électriques en free floating (ou libre service). La SNCB aussi propose une solution de location de vélos pour terminer votre trajet en sortant du train : Blue-bike.

Enfin, à Bruxelles et Anvers, il est possible de louer des scooters électriques, proposés par Scooty. La diversification est bien en marche !

Et si on allait travailler à vélo ?

Les avantages du vélo

Si vous hésitez encore à enfourcher votre vélo pour parcourir une partie ou la totalité de votre trajet, pensez aux nombreux avantages que cela représente.
Le vélo, c’est zéro émissions de CO2. Il n’y a pas plus écologique (sauf si vous marchez). Le vélo, c’est un investissement assez faible pour commencer et c’est donc un choix économique comparé à une voiture ou un abonnement de transports. De plus, de nombreux employeurs proposent une indemnité vélo pour les navetteurs-cyclistes. Certaines entreprises disposent même de flottes de vélos de société que leurs collaborateurs peuvent utiliser. Un autre avantage, c’est la rapidité. En heure de pointe, le cycliste ira plus vite que les automobilistes coincés dans les bouchons. Et pour les petits trajets, il sera plus vite arrivé que s’il devait attendre un bus ou tram. Enfin, le vélo, c’est du sport ! S’aérer et bouger en même temps, c’est tout bénéf’ pour le corps et l’esprit. Vous arrivez au bureau en forme le matin et rentrez chez vous plus détendu le soir.

Quel vélo choisir ?

Ça y est, vous êtes décidé.e ? Il ne reste plus qu’à choisir votre bécane ! Neuve ou d’occasion, de ville ou électrique, partagée ou non, un tas de solutions s’offrent à vous.

En vélo de ville comme en vélo électrique, il y en a pour tous les prix, d’une centaine à plusieurs milliers d’euros. Tout dépend du type de vélo que vous visez et de votre budget. Si vous voulez tester plusieurs options avant de vous décider pour un achat, sachez que Provelo propose différentes solutions de location : vélo de ville, électrique, bakfiets (vélo cargo ou vélo familial)… Billy Bike aussi permet de louer des vélos électriques dans certaines communes de Bruxelles.

Une autre chouette option, c’est celle proposée par Swapfiets et qui permet de louer un vélo (non électrique) à soi, réparation et remplacement en cas de problème inclus dans la location mensuelle. Vous pouvez également demander à votre employeur s'il met des vélos d'entreprise à votre disposition.

Bien se préparer

Une dernière chose avant de prendre la route du travail à deux roues, c’est de s’assurer de sa sécurité. Voici les règles d’or à respecter pour un trajet en toute tranquillité.

  • Se protéger : le port du casque est fortement recommandé pour les utilisateurs de vélo et de trottinette, électrique ou non.
  • Être visible : ne lésinez pas sur la visibilité ! Veste fluo et signaux lumineux seront vos meilleurs atouts dans le trafic. Pensez aussi à vous signaler aux autres le plus souvent possible, spécialement lors de changements de direction.
  • Respecter le code de la route : roulez sur les pistes cyclables et ne mettez pas en danger les piétons.
  • Se concentrer sur la route : la ville comprend de nombreux obstacles, restez vigilants en toute circonstance et ne vous laissez pas distraire par votre smartphone. Les écouteurs sont d’ailleurs déconseillés pour cette raison.
  • Préparer son trajet : si besoin, partez en éclaireur pour repérer le trajet le plus sûr.

Il ne vous reste plus qu'à faire...bonne route !