jeune femme portant le symbole de l'endométriose

Endométriose : définition, symptômes, diagnostic et traitements

Grossesse et naissance / Santé

Particulièrement difficile à vivre au quotidien, l’endométriose est une affection chronique qui touche une femme sur dix en âge de procréer. Source de douleurs invalidantes et d’infertilité, elle ne se développe pas de la même manière chez toutes les femmes, ce qui la rend difficile à diagnostiquer. Dans cet article, découvrez les symptômes les plus fréquents d’une maladie gynécologique complexe.

L'endométriose, c'est quoi ?

L’endométriose est une maladie de l’endomètre, la muqueuse interne de l'utérus. En temps normal, la muqueuse utérine s’épaissit sous l’influence des hormones ovariennes, en vue d’une potentielle grossesse. S’il n’y a pas de fécondation, elle se désagrège et est évacuée par voie vaginale. Ce sont les règles.

Chez la femme atteinte d’endométriose, des fragments d'endomètre migrent à l'extérieur de l'utérus et colonisent d'autres organes du bassin au lieu d'être éliminés par le système immunitaire. Cette migration entraîne des kystes, des adhérences fibreuses et des lésions inflammatoires.

« Aujourd’hui, on distingue deux types d’inflammation : l’adénomyose et l’endométriose. La première est située dans la cavité utérine, tandis que la deuxième migre en dehors de l’utérus, pour toucher d’autres zones, comme la vessie, les trompes de Fallope, les intestins, ... », précise Camille Nerac, sexologue clinicienne.

Le saviez-vous ?

La Journée mondiale de l'endométriose est célébrée le 28 mars, et le ruban jaune est utilisé comme symbole de sensibilisation à cette maladie encore trop tabou.

Quels sont les principaux symptômes ?

Douleurs ovulatoires et menstruelles, fatigue chronique, saignements abondants, … Les symptômes de l’endométriose sont nombreux et varient d’une femme à l’autre, en fonction de la localisation des lésions. Les signes les plus fréquents sont :

  • les règles douloureuses
  • les douleurs pelviennes
  • la dyspareunie
  • les troubles digestifs
  • les brûlures urinaires
  • l'infertilité

Les règles douloureuses, avec crampes abdominales intenses

La dysménorrhée, ou douleurs pendant les règles, est le premier symptôme de l’endométriose et peut se manifester dès la puberté. Le cycle menstruel est irrégulier, avec des saignements très abondants, des douleurs irradiant dans le bas du dos, des nausées et des vomissements. Les douleurs ne sont pas proportionnelles à la sévérité de l’endométriose et sont généralement asymétriques (un côté du ventre est plus douloureux que l’autre).

Si ressentir une gêne pendant les règles est normal, éprouver des douleurs qu’on n’arrive pas à soulager avec des antalgiques doit alerter. « Avoir mal au point de ne plus pouvoir se lever, de faire ses activités quotidiennes ou d’aller à l’école, ce n’est pas normal ! Je préconise dans ce cas de consulter un spécialiste en endométriose le plus tôt possible. »

Les douleurs pelviennes

Source de plaintes fréquentes, les douleurs pelviennes sont des douleurs similaires à une sensation de brûlure ou de décharge électrique au niveau du bas-ventre, irradiant vers les lombaires ou les jambes. Lorsqu’elles deviennent chroniques, les douleurs pelviennes sont généralement le signe d’une évolution de la maladie.

La dyspareunie

La dyspareunie, ce sont les douleurs avant, pendant et après les rapports sexuels. On distingue deux types : la dyspareunie superficielle et la dyspareunie profonde. Dans le cadre d’une endométriose, on parle plutôt de dyspareunie profonde, quand les lésions ont touché les ligaments utéro-sacrés, le cul de sac de Douglas ou la cloison recto-vaginale. La douleur est principalement ressentie lors d’un rapport avec pénétration.

« Les douleurs sont décrites comme un coup de poignard dans le fond de la cavité vaginale. Ce sont des douleurs très intimes qui peuvent être difficiles à aborder avec le ou la partenaire. La dyspareunie impacte le désir, la libido et engendre de la peur, des problèmes de communication, des conflits, de l’irritabilité, … »

Les troubles digestifs

Si la maladie se développe sur les intestins, le côlon et le rectum, on parle d’endométriose digestive. Dans la majorité des cas, les troubles associés sont :

  • des douleurs digestives constantes
  • des troubles du transit, aggravés au moment des règles
  • des ballonnements intestinaux
  • des douleurs au moment de la défécation
  • des rectorragies (présence de sang dans les selles)

Ces symptômes sont principalement causés par l'inflammation qui accompagne une endométriose profonde à proximité du rectum.

Les brûlures urinaires

Lorsque les tissus endométriaux se développent sur la vessie, ils provoquent une irritation et une inflammation, entraînant une douleur et une sensation de brûlure à la miction similaires à une infection urinaire. Une manifestation plus rare de l’endométriose est la présence de sang dans les urines pendant les menstruations (hématurie).

Les troubles de la fertilité

On associe souvent l’endométriose avec l’infertilité. Or, ce n’est pas toujours le cas. L’infertilité concerne environ 40 % des femmes touchées par la maladie. En général, on parle plutôt de troubles de la fertilité, et plus exactement d’hypofertilité, qui se manifeste par la difficulté de tomber enceinte. Cette conséquence de l’endométriose peut notamment être expliquée par :

  • l’inflammation chronique du système reproducteur
  • une modification de l'anatomie (adhérences fibreuses)
  • des troubles de l’ovulation
  • la présence de kystes sur les ovaires (endométriomes)
  • une diminution de la fonction ovarienne
  • des rapports sexuels irréguliers à cause des douleurs

Grossesse et endométriose : incompatibles ?

Si la femme atteinte d’endométriose souhaite fonder une famille, le traitement proposé tiendra compte de son désir de grossesse. Dans certains cas, une intervention chirurgicale pourra être proposée, pour améliorer ses chances de tomber enceinte. Dans d’autres, le recours à des techniques de procréation médicalement assistée (PMA) ou la fécondation in vitro (FIV) s’avèreront nécessaires.

Une maladie encore méconnue

À l’heure actuelle, il n’existe aucun moyen de dépister l’endométriose, même pour les femmes présentant un risque élevé. Seul l’interrogatoire de la patiente par un professionnel de la santé permet d’orienter le diagnostic et les examens à envisager.

« Il fut un temps où les douleurs rapportées par les femmes étaient minimisées, parce qu’on pensait que c’était normal et naturel d’avoir mal pendant les règles. Certaines d'entre elles m’ont expliqué que leur gynécologue ne prenait pas leurs plaintes en considération. La maladie était méconnue, donc la prise en charge était difficile. À l’heure actuelle, il faut encore parfois jusqu’à 7 ans pour poser un diagnostic. Même si la médecine a évolué dans ce domaine, cela reste une pathologie difficile à détecter. »

Cette méconnaissance de la maladie a été également observée durant une enquête menée par Partenamut auprès de ses affiliées pour mieux comprendre les besoins et les difficultés des femmes atteintes d'endométriose.
Découvrez les résultats de cette enquête.

Quels sont les examens qui permettent de détecter l’endométriose ?

Le diagnostic de l’endométriose est souvent posé par une combinaison de plusieurs examens :

L’échographie pelvienne

Il s’agit d’un examen radiologique utilisant des ultrasons pour visualiser les organes internes. Pour mieux voir le col de l'utérus, on peut pratiquer une échographie endo-pelvienne en insérant une sonde dans le vagin. Cet examen est généralement sans douleur et permet de détecter la présence de kystes ovariens ou d’adhérences entre les organes. Malheureusement, les micro-lésions dues à l’endométriose passent souvent inaperçues.

L'imagerie par résonance magnétique (IRM)

La technique d’imagerie par résonance magnétique permet une observation précise des tissus « mous » grâce aux clichés en 2D et 3D. Elle est utilisée pour confirmer et détailler les résultats obtenus par l’échographie endo-vaginale, ou pour révéler d’autres atteintes non détectées par celle-ci. Dans le cas d’une endométriose, l’IRM permet de détecter des lésions, kystes et nodules.

La coelioscopie (ou laparoscopie)

Cette procédure chirurgicale permet d’observer l’intérieur de l’abdomen sans avoir à l’ouvrir complètement. Réalisé sous anesthésie générale, cet examen permet de diagnostiquer ou de confirmer la présence de lésions d'endométriose, d'adhérences autour des ovaires ou des trompes de Fallope, et de vérifier la perméabilité des trompes.

Traitements de l'endométriose

Certaines formes d'endométriose, comme l'endométriose superficielle, ne nécessitent pas de traitement et les lésions régressent d'elles-mêmes. Les patientes apprennent à vivre avec la maladie grâce à une hygiène de vie adaptée (acupuncture, sophrologie, ostéopathie, alimentation anti-inflammatoire, kinésithérapie,...).

Dans le cas d’une endométriose profonde, des traitements hormonaux sont prescrits et/ou une intervention chirurgicale visant à retirer les tissus endommagés. Aucun de ces traitements n'offre de solution définitive, mais dans la plupart des cas, ils ralentissent la progression de la maladie durant plusieurs années.

L’endométriose disparaît généralement après la ménopause, mais doit tout de même être surveillée, surtout quand des traitements hormonaux de substitution sont mis en place. En effet, la maladie étant hormono-dépendante, elle peut dans ce cas, récidiver.

Bon à savoir :

Vous souffrez d’endométriose ? Partenamut est à vos côtés !

  • Bénéficiez d’un nouveau forfait supplémentaire de 25 €/an pour l’achat de pilules ou d’un stérilet. Ce forfait s’ajoute à l’intervention déjà prévue dans le remboursement de la contraception.
  • Besoin de soutien ? Grâce aux Avantages Partenamut, vous avez droit à des remboursements supplémentaires en psychologie : 3 séances supplémentaires/an chez un psychologue + 3 séances supplémentaires/an chez un sexologue.
  • Dans le cadre de la prise en charge d’une maladie chronique, Partenamut intervient dans le remboursement des thérapies alternatives (acupuncture, ostéopathie, kinésithérapie,…) à raison de 130 €/an, soit 13 séances remboursées à 10 €/séance.

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