Tout le monde a déjà entendu parler de l’autisme et pense savoir ce que c’est. Mais l’image que nous nous en faisons colle-t-elle pour autant à la réalité ? C’est la question que nous nous sommes posée et à laquelle nous répondons dans cet article.
Comme beaucoup d’affections touchant à la normalité, l’autisme véhicule son lot de clichés et préjugés. Donc avant d’expliquer ce que l’on sait aujourd’hui de ces troubles du spectre autistique, battons en brèche quelques-unes de ces idées reçues en écoutant Josef Schovanec, docteur en philosophie, chroniqueur entre autres sur la Première radio... et concerné au premier plan par la question puisqu’il a été diagnostiqué porteur du syndrome d’Asperger, l’une des formes des troubles autistiques.
Trouble envahissant du développement (TED) affectant les interactions sociales, la communication et le comportement : c’est ainsi que l’on peut définir l’autisme… ou plutôt les troubles du spectre autistique (TSA). C’est en effet cette dénomination que l’on retrouve dans le DSM – 5, la 5e édition du ‘Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux’ publié par l’American Psychiatric Association et qui est la référence internationale en médecine psychiatrique.
Trouble autistique, syndrome d’Asperger… Le DSM – 5 regroupe sous cette notion de TSA différentes formes de troubles, des troubles qui varient en outre d’un cas à l’autre. Selon une récente étude épidémiologique, 62 personnes sur 10.000 seraient affectées par ces troubles du spectre autistique. Selon une autre étude américaine, c’est 1 enfant sur 68,5 qui en souffrirait.
Ces chiffres semblent indiquer une hausse significative des cas. Mais cela indique surtout que des progrès significatifs ont été faits du côté de la détection et du diagnostic. Sommes-nous confrontés à une épidémie de cas d’autisme ? Certainement pas. Et c’est ce qu’explique cette vidéo de l’Inserm.
Concrètement, les troubles de l’autisme se caractérisent par la présence simultanée chez une personne :
Ces troubles s’accompagnent parfois de réactions sensorielles hors normes : intolérance au bruit ou à la lumière, insensibilité à la douleur physique...
La manière dont les troubles du spectre autistique se manifestent peut elle aussi varier fortement… D’autres troubles y sont généralement associés : troubles cognitifs, du langage, de la motricité, du sommeil, de l’alimentation, anxiété, comportements agressifs et automutilation…
L’intensité de ces troubles varie d’un cas à l’autre et peut dans certaines situations se traduire par un handicap lourd (50 % des enfants atteints de TSA ont un QI inférieur à 70) mais aussi n’entraîner aucune déficience intellectuelle, voire même s’accompagner de capacités intellectuelles hors normes.
Selon les cas, la personne atteinte des troubles du spectre autistique sera incapable de vivre seule et aura besoin d’un encadrement spécifique, alors que dans d’autres elle pourra être autonome et même s’intégrer dans la société et dans le monde professionnel.
Mais en pratique, comment se manifestent ces troubles ? C’est ce qu’on vous explique ci-dessous.
Comment fait-on pour se comporter en groupe et pour interagir avec les autres ? Ce qui semble évident et naturel au commun des mortels est pourtant le fruit d’un processus complexe. Pour interagir ‘normalement’, il faut tout d’abord ressentir le besoin ou l’envie de cette interaction et des contacts avec les autres. Lorsque c’est le cas, il faut ensuite mobiliser un grand nombre de capacités mentales pour percevoir les signaux de l’environnement, les décoder, les interpréter et donner une réponse socialement attendue de ce que nous avons compris.
En cas d’autisme, les signaux sociaux ou émotionnels, par exemple un sourire ou l’intonation de la voix, sont difficilement compris. Et donc cela entraîne une énorme difficulté à interpréter le ressenti des autres personnes.
Les difficultés de l’interaction peuvent se manifester de diverses manières, comme :
Les premiers signes de l’autisme apparaissent très vite, bien souvent dès les 36 premiers mois. Mais les troubles peuvent évoluer tout au long de la vie, avec donc parfois des symptômes qui se manifestent plus tard que dans la petite enfance.
Un enfant trop calme ou trop excité, qui dort trop ou pas assez, qui ne babille pas, qui évite le contact des yeux, qui semble avoir des problèmes d’ouïe parce qu’il ne réagit pas aux stimuli sonores ou qui peut rester des heures couché à contempler le plafond… Voici des signes précoces qui peuvent attirer l’attention. Mais la présence d’un seul de ces signes ne doit pas vous inquiéter outre mesure : il n’y a de troubles autistiques qu’en cas de présence simultanée, constante et persistante de ces signes.
La difficulté à maîtriser le langage et à communiquer est aussi un des traits caractéristiques de l’autisme. 25 % des personnes atteintes ne parlent pas ou ont un langage très limité. Et pour les autres, le langage pose aussi souvent problème, notamment parce qu’il ne permet pas de communiquer efficacement.
Comment ces troubles de la communication peuvent-ils se manifester ?
Comment se manifestent les troubles du comportement caractéristiques de l’autisme ? Selon le DMS – 5, ils se traduisent surtout par le caractère restreint et répétitif des comportements, intérêts ou activités. De manière générale, la personne autiste va fonctionner de manière très rigide. Et concrètement, cela peut donner lieu à :
L’autisme se déclenche tôt, généralement avant l’âge de 3 ans. Et plus il sera détecté tôt, plus l’encadrement mis en place pour l’aider seront efficaces. Il est donc important de réagir rapidement.
Absence de contact oculaire du bébé avec ses parents, pas de jeux imaginatifs, par exemple ceux où l’enfant fait semblant de manger, d’effectuer une action, pointer du doigt incompris, incompréhension et déficience du langage… Certains comportements de votre enfant posent question ? Parlez-en à votre pédiatre, votre médecin, aux professionnels de la santé ou de l’enfance qui vous entourent. Vous pourrez le cas échéant être orienté vers l’un des 8 centres de référence en autisme belges pour analyser en détail la situation.Info Quel est le rôle des centres de référence en autisme ?
Quel est le rôle des centres de référence en autisme ?
Le coût lié à l’intervention des centres de référence en autisme est couvert par l’assurance obligatoire de la sécurité sociale.
Mais à quoi est dû l’autisme ?
Même si la connaissance ne cesse de progresser, on est loin de comprendre tous les mécanismes à l’origine de troubles du spectre autistique. Ce que l’on sait aujourd’hui, c’est que l’autisme serait dû à des anomalies du développement neuronal. C’est ce que confirme une récente étude, selon laquelle l’autisme est provoqué par un trouble très précoce du développement du cerveau, sans doute dès le stade prénatal et avec un lien génétique : près de 800 gènes mutés ont été identifiés chez le patient autiste. Et nombre de ces gènes jouent un rôle dans la formation des synapses chargés de la communication entre les neurones.
Une autre étude menée par des universités suisses va dans le même sens, en pointant le mauvais fonctionnement des synapses reliant les neurones actifs dans le système de la récompense. Ce système de la récompense joue un rôle fondamental pour renforcer certains comportements en fournissant l’indispensable motivation pour adopter ces comportements. Les processus d’apprentissage et les comportements affectifs sont étroitement liés à ce circuit cérébral affecté par les troubles du spectre autistique.
Par ailleurs, certaines interactions avec l’environnement accentueraient aussi l’effet d’anomalies génétiques, par exemple un virus contracté par la maman pendant la grossesse ou la prise de certains médicaments. Signalons par ailleurs que le lien entre vaccination et autisme a été scientifiquement réfuté.
La théorie des fonctions exécutives défaillantes est aussi une notion souvent reprise pour expliquer l’autisme, tout comme celle du manque de cohérence centrale entraînant chez la personne autiste une vision chaotique du monde.
L’autisme est un trouble neuro-développemental qui ne peut pas être guéri. Mais il est par contre possible de mettre en place des stratégies pour aider l’enfant ou l’adulte autiste à mieux se développer ou à contrôler ses troubles du comportement, et donc à limiter le développement d’handicaps.
Un rapport du Centre fédéral d’expertise des soins de santé a fait le point sur ces tactiques.
Ses conclusions ? Il faut privilégier les approches psychosociales dans lesquelles sont impliqués tous les membres de l’entourage : parents, enseignants, équipes médicales… L’objectif de cette approche sera d’augmenter le niveau d’attention conjointe, d’engagement et de réciprocité chez l’enfant.
Site web de Participate autisme
Site web du CRAIF
Le dossier de l’Inserm
Ce qu’en dit l’OMS
En Belgique francophone, on estime qu’en moyenne, deux élèves par classe présentent un ou plusieurs troubles de l’apprentissage. Lorsque ces troubles, qu’on appelle aussi troubles « DYS », ne sont pas correctement pris en charge, ils peuvent nuire au bien-être de l’enfant et affecter son quotidien. Quelles sont les solutions à mettre en place à l’école et à la maison pour soutenir votre enfant ?
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Lorsqu’une proche tombe malade, il est fréquent que l’entourage se sent démuni. L’annonce d’une maladie grave est souvent vécue comme un énorme choc aussi bien pour les malades que pour leurs aidants, leur famille, leurs amis, leurs collègues... Il est tout à fait normal de se retrouver sans mots et désorienté lorsqu’on n’a pas encore été confronté à la maladie, que ce soit personnellement ou à travers un proche. La peur de mal faire peut-être paralysante, or, l’entourage est un pilier essentiel dans le parcours de soins de la personne malade.
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