Préménopause et ménopause : reconnaître les symptômes

Santé / Femmes

Qu’est-ce la ménopause et comment l’aborder ? Cette période incontournable de la vie d’une femme effraie souvent par ses effets secondaires redoutés. La comprendre permet de passer le cap plus sereinement.

La ménopause, on le sait, désigne le phénomène d’arrêt définitif des menstruations chez la femme. Mais que se passe-t-il concrètement dans le corps et d’où viennent les symptômes ?

La fin de la période reproductive

À la naissance, chaque femme dispose d’une réserve ovarienne qui correspond au nombre d’ovocytes présents dans les ovaires. Ce stock d’ovocytes est très variable d’une femme à l’autre et surtout limité. À partir de la puberté et jusqu’à épuisement du stock, les ovaires vont expulser un ovule fécondable chaque mois sous l’action des oestrogènes. Cet ovule, s’il n’est pas fécondé, sera éliminé par le processus des menstruations, dans lequel intervient aussi une autre hormone, la progestérone.

Lorsqu’il n’y a plus d’ovocytes dans les ovaires, ces derniers cessent de fonctionner. Il n’y a plus d’ovulation et les hormones sexuelles (oestrogène et progestérone) ne sont plus sécrétées. La ménopause s’installe et c’est donc la fin de la période reproductive.

La ménopause : un processus en plusieurs phases

Les symptômes de la ménopause sont des réactions du corps face à la diminution et ensuite l’arrêt de production d’hormones par les ovaires. Mais la ménopause n’arrive généralement pas d’un seul coup. Chez un faible pourcentage de femmes, les règles disparaissent sans présenter d’autres symptômes. Chez les autres, le processus se fait petit à petit et sa durée varie d’une femme à l’autre. 

La préménopause

Pendant la période que l’on appelle préménopause, les follicules ovariens (qui contiennent les ovocytes) diminuent et l’action des hormones devient irrégulière. Les oestrogènes sont moins sécrétées et sont souvent insuffisantes pour provoquer une ovulation performante.
On observe alors un déséquilibre hormonal dû à un excès d’oestrogènes et à une absence de progestérones. Des effets peuvent se faire ressentir (bouffées de chaleur, insomnies, prise de poids…), même si la fin définitive des règles n’est pas encore actée. 

Cette période annonciatrice de la ménopause peut varier de quelques mois à quelques années. La moyenne se situant entre 3 et 5 ans. 
Attention, cette ovulation irrégulière n’est pas pour autant synonyme d’infertilité. L’interruption de la contraception est donc déconseillée avant l’arrêt total des règles. Le mieux est d’aborder le sujet avec votre médecin ou gynécologue. 

La ménopause

La ménopause, à proprement parler, sera seulement confirmée dès qu’une femme n’a pas eu ses règles pendant 12 mois consécutifs.  

La périménopause

Souvent confondue avec la préménopause, la périménopause est  la période qui englobe la préménopause, la ménopause et les 12 mois sans menstruations qui la suivent et qui permettent de confirmer qu’une femme est ménopausée. 

L’âge de la ménopause

Puisqu’il dépend majoritairement du nombre de follicules ovariens présents dès la naissance, l’âge de la ménopause est déterminé génétiquement et il ne peut être ni prévu ni modifié. 
En moyenne, une femme est ménopausée à 51 ans. Mais cela peut aussi arriver plus tôt. On parle de ménopause précoce lorsque celle-ci survient entre 40 et 45 ans et de ménopause prématurée si cela arrive avant 40 ans. Ce qui est étonnamment le cas pour à peu près 10% des femmes.

Quels sont les symptômes de la préménopause ?

Elle peut se manifester par plusieurs signes. 

Des cycles chamboulés 

Les cycles menstruels deviennent irréguliers. D’abord ils raccourcissent de quelques jours, puis deviennent interminables, parfois avec une absence de règles pendant plusieurs mois. Le flux menstruel peut également varier de peu à très abondant. 
Le syndrome prémenstruel et ses signes les plus courants comme le mal au ventre, les gonflements, les seins sensibles, les migraines… peuvent être accentués. 

Les fameuses bouffées de chaleur 

Probablement le signe le plus connu, les bouffées de chaleur incommodent plus de 3/4 des femmes à l’approche de la ménopause. Elles se traduisent par une chaleur qui envahit le visage, le cou et le haut du corps de façon inopinée et passagère. La peau devient rouge et une transpiration excessive survient. Elles peuvent également se manifester la nuit et provoquer les tout aussi fameuses sueurs nocturnes que l’on attribue souvent aux femmes préménopausées. La cause de ces” vagues de chaleur” est tout simplement hormonale.

La prise de poids

C’est un sujet qui inquiète bon nombre de femmes. Il est vrai que 8 femmes sur 10 seront sujettes à une prise de poids de 7 kilos en moyenne après 45 ans. Ce phénomène n’est pas forcément lié à la ménopause, mais peut également s’expliquer par une moins bonne élimination des calories en vieillissant, sans pour autant que l’appétit ne diminue. L’augmentation du poids peut être évitée en adaptant son alimentation ou en bougeant plus. 

Perte de densité osseuse et baisse de tonus musculaire

Les oestrogènes contribuent à la santé des os. Lorsque leur production diminue, les tissus osseux se dégradent et des signes d’ostéoporose peuvent apparaître. En parallèle, on peut remarquer un tonus musculaire amoindri, en particulier dans la zone pelvienne. Ce qui peut, notamment, être la cause de fuites urinaires. 

Fatigue accrue et moral en berne 

Tous ces signes, mais aussi le simple fait de vieillir, accentuent les troubles du sommeil et donc la fatigue. Autant d’éléments qui jouent sur le moral et peuvent provoquer nervosité, irritabilité, émotivité…  La progestérone qui exerçait un certain pouvoir apaisant et qui disparaît entraîne une baisse de résistance au stress. Les changements d’humeur ne sont pas rares et une détresse psychologique peut se faire sentir. 

Des effets sur la vie sexuelle

La diminution des oestrogènes a des effets sur les muqueuses vaginales. Moins élastiques, elles se lubrifient également moins bien, ce qui entraîne sécheresse vaginale, inconfort pendant les rapports sexuels et indirectement, perte de libido. Heureusement, cela n’aurait pas d’effets sur le clitoris et il existe plus d’avantages que d’inconvénients en matière de sexualité après la ménopause.

Quels sont les traitements ?

Lorsque les symptômes sont trop gênants au quotidien, des solutions médicales peuvent être prescrites. Il existe notamment un traitement hormonal substitutif, mais il convient de bien connaître tous les tenants et aboutissants. En effet, les traitements hormonaux comportent certaines contre-indications et ils sont de plus en plus controversés. Demandez conseil à votre médecin pour évaluer tous les risques et les bénéfices d’une éventuelle prescription. 
Il est aussi bon de savoir qu’après l’arrêt du traitement hormonal, les bouffées de chaleur - symptômes souvent perçus comme les plus gênants – peuvent réapparaître. Comme la ménopause est un phénomène naturel qu’il est impossible de contourner, l’idéal est alors de prendre son mal en patience..