Faire le plein de câlins pour oublier le spleen du Blue Monday
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Après la pluie, le beau temps » affirmait au 19e siècle la comtesse de Ségur. Ou pour dire exactement la même chose ce 21 janvier 2020… après le Blue Monday, vive la journée des câlins ! Car si ce lundi était paraît-il le jour le plus triste de l’année, cette journée des câlins qui tombe chaque année le 21 janvier est la bonne occasion de prendre soin de soi en faisant le plein de bonnes ondes et hormones.
Blue Monday, jour le plus déprimant de l’année. Vraiment ?
C’était donc hier, lundi 20 janvier. Le Blue Monday, ou jour le plus déprimant de l’année. Et ça n’a rien à voir avec les rythmes électro-pop immortalisés en 1982 par les mancuniens de New Order : ce Blue(s) Monday version ‘moral en berne’ ne date en réalité que de 2005.
Mais d’où vient donc cette découverte censée se baser sur des preuves scientifiques béton ?
Le blues mis en équation ?
Celui par qui tout a commencé s’appelle Cliff Arnall, auto-proclamé psychologue de l’université de Cardiff.
Formule mathématique à l’appui, il affirme que le troisième lundi du mois de janvier serait le jour le plus déprimant de l’année. Car il cumulerait le poids négatif d’une météo hivernale maussade, d'une baisse de régime post-fêtes et d'un compte bancaire lui aussi déprimé par les dépenses desdites fêtes... sans oublier que le lundi est le jour du retour au travail !
Un soleil plutôt intéressé
Sauf que la baudruche s’est depuis lors dégonflée.
Le Blue Monday n’était en réalité rien d’autre qu’un coup marketing orchestré pour une agence de voyage. Pour combattre cette journée nationale du blues, cette agence avait une solution miracle : un départ immédiat pour des vacances au soleil concocté par ses soins.
Et à l’université de Cardiff, on ne semblait pas connaître Cliff Arnall. Si, si !
Fake Blue Monday
On peut donc classer sans regret ce Blue Monday dans la catégorie ‘fake’, même si janvier est souvent vécu comme un mois morose. Mais qu’en est-il pour la journée des câlins et ses effets supposés sur notre bien-être ? Mythe ou réalité ?
La journée des câlins, parce qu’on le vaut bien !
Une pancarte ‘Free Hugs’ signalant qu’on est prêt à câliner pendant quelques secondes un inconnu ? C’est le principe tout simple de la journée internationale du câlin qui tombe ce 21 janvier.
L’idée viendrait de 1986 et d’un pasteur américain, Kevin Zaborney. Pour contrer la morosité de janvier, il avait une solution toute simple et moins onéreuse qu’un voyage au soleil : le câlin !
Le câlin, un ami qui vous veut du bien
Sachez-le : le jeu du câlin en vaut la chandelle. Et contrairement au Blue Monday, la câlinothérapie a la science de son côté.
Car oui : faire un câlin, c’est bon pour nous et pour notre santé. Pourquoi ? Tout simplement parce que 10 à 20 secondes de câlins suffisent pour lancer la production d’endorphines ou d’hormones, et notamment d’ocytocines dont on vous parlera plus tard.
D’après plusieurs études, vraies celles-là, le câlin aurait des effets positifs avérés sur :
la tension artérielle et le rythme cardiaque, apaisés par la magie du câlin
le stress
des maladies saisonnières comme le rhume et la grippe. Plus on donne ou reçoit des câlins, mieux on y résiste !
le moral et la déprime.
Câlins animaux admis
Pas d’amoureux.se, ni d’ami.es, père, mère, sœur, grand-parent, enfant... ou pancarte free hugs à l’horizon ? Et vous éprouvez pourtant un irrésistible besoin de câlins ? Bonne nouvelle : le câlin bon pour la santé, ça marche aussi avec votre animal domestique préféré. On parle même de plus en plus des effets bénéfiques de
la ronronthérapie… et nous on en profite pour se faire plaisir avec cette vidéo garantie 100 % lol cute cat 😸😸😸
L’ocytocine, une hormone que tout le monde aime
L’ocytocine est donc l’une des clés expliquant l’effet positif des câlins.
Mais qui est donc cette hormone présentée généralement comme l’hormone de l’amour, et l’exacte opposée du cortisol, hormone du stress ?
L’ocytocine est produite dans notre cerveau par l’hypothalamus.
Chez la femme, c’est elle qui stimule la production de lait maternel ainsi que les contractions utérines, sans lesquelles il ne serait pas possible d’accoucher. Mieux encore : l’ocytocine va en plus de ces fonctions agir sur nos émotions et comportements.
C’est ce qu’explique la très sérieuse
Revue médicale suisse, études scientifiques à l’appui :
Hormone de l’amour maternel et de l’attachement
Chez les animaux, l’ocytocine favorise les comportements de protection maternelle, comme la fabrication d’un nid, l’installation du bébé dans ce nid ou encore le toilettage des nouveau-nés.
On identifie aussi des effets positifs de l’ocytocine chez l’humain du côté de l’attachement maternel. La maman serait par exemple plus sensible aux cris des enfants après une prise d’ocytocine.
Et chez l’enfant ? L’ocytocine renforce le sentiment positif à l’égard de la mère… mais uniquement quand tout se passe bien. Lorsque la relation mère/enfant est distante, l’ocytocine va renforcer le sentiment d’insécurité.
Hormone de la monogamie et de la qualité du lien conjugal
Le saviez-vous ? Le rat des champs se distingue par la stabilité de son couple, un couple dans lequel le père et la mère vont s’investir de concert pour éduquer leur progéniture. A contrario, son congénère des montagnes sera beaucoup plus volage et moins investi dans son rôle de parent.
Question à 1000 euros : qu’est-ce qui différencie ces deux espèces de rats ? Réponse : leur taux d’ocytocine, ma bonne dame !
En clair, le rat des montagnes ne dispose pas de récepteurs permettant de capter l’ocytocine, là où le rat des champs en est généreusement pourvu. Et ce serait cette absence d’ocytocines qui pousserait les rats des montagnes à batifoler quand celui des champs privilégie la stabilité de son couple.
Et l’humain dans tout ça ? Une étude récente pointerait aussi chez nous un lien entre taux d’ocytocines élevé et la stabilité du couple ainsi que la qualité du lien conjugal.
Hormone certifiée antistress
Un boost d’ocytocines pour agir contre le stress ? Oui, ça marche, car l’ocytocine agit sur le cortisol, l’hormone du stress, en limitant son impact et sa sécrétion.
Cela permet donc entre autres de réduire l’anxiété et le stress lors de rapports sociaux, mais aussi dans des situations à haut potentiel d’inconfort. Comme une séparation précoce avec un parent, un conflit dans le couple ou le rejet d’un individu par le groupe.
Last but not least pour ce rayon antistress : l’ocytocine augmenterait aussi chez nous le sentiment d’empathie.
Hormone de l’orgasme
Pour secréter ces précieuses ocytocines, il y a encore mieux que le câlin : l’orgasme !
Pour votre info, c’est la production d’ocytocines et d’autres substances, comme la dopamine ou la sérotonine, qui provoquerait cette sensation unique de bien-être et de bonheur post orgasmique. Le rôle particulier de l’ocytocine dans ce cocktail à consommer sans modération ? Elle renforce le lien d’attachement entre les protagonistes de l’orgasme, tout en renforçant le bien-être et le niveau de stress.
2020, année des câlins ?
Câlins, orgasmes… C’est donc sûr : tout ce qui nous fait du bien est vraiment bon pour nous. On en profite donc pleinement aujourd’hui, mais aussi tous les autres jours de l’année !