Il maîtrise nettement mieux les danses de la victoire de Fortnite que son cours d’étude du milieu. Il rêve d’investir ses modestes économies dans de nouveaux goodies pour son jeu préféré. Il parle et s’agite tout seul dans votre salon, un casque sur les oreilles, les yeux obnubilés par l’écran de sa console de jeux et une manette à la main. Tout ceci vous parle ? Rien de plus normal : comme de nombreux jeunes et ados, votre enfant est fan de jeux vidéo.
Pour vous permettre de mieux comprendre le phénomène, les Mutualités Libres ont mené une enquête auprès de 976 jeunes âgés de 12 à 23 ans. L’objectif de cette enquête ? Avoir une photo précise des habitudes ‘gaming’ de nos ados pour en appréhender correctement l’impact.
11,2 heures de jeux vidéo par semaine
59 % des jeunes interrogés jouent à des jeux vidéo sur tablette ou smartphone, alors qu’ils sont 42 % à jouer sur une console ou un ordinateur. Quel que soit le support utilisé, ils jouent en moyenne 11,2 heures par semaine à des jeux vidéo.
Signalons aussi que le temps passé à jouer est plus élevé lorsque le jeune joue depuis une console ou un ordinateur (9,6 heures par semaine), plutôt que sur un smartphone ou une tablette (6,1 heures par semaine), et que 18 % des répondants jouent plus de 15 heures hebdomadaires.
Les garçons plus joueurs, les filles plus sociales
Autres différence intéressante : Les garçons sont plus nombreux à jouer que les filles : si la proportion filles-garçons est identique pour les jeux sur smartphone et tablette (59 %), la différence est notable lorsque l’on passe à la console et au PC : 58 % pour les garçons contre 28 % de filles.
La tendance est identique lorsque l’on mesure le temps consacré au jeu vidéo, avec en prime une différence notable selon le sexe : 29 % des garçons dépassent le quota de 15 heures par semaine, contre 7 % de filles. Mais a contrario, les filles passent plus de temps sur les réseaux sociaux (WhatsApp, Instagram, Messenger, Snapchat) que les garçons.
Les bonnes raisons de jouer ou de ne pas jouer
Pourquoi les jeunes aiment-ils tant jouer aux jeux vidéo ? Pour 51 %, c'est simplement une façon de passer le temps. Les autres raisons citées sont le besoin de se défouler (32 %), la fuite de la réalité (28 %), l'adrénaline et l'excitation du jeu (18 %) et le sentiment de faire partie d'une communauté de joueurs (14 %).
Quant aux raisons qui pourraient les inciter à ne pas jouer, les jeunes interrogés citent dans l’ordre le risque de dépendance (43 %), le fait de se coucher tard et d'avoir donc du mal à se lever (26 %) et le manque de temps pour d’autres activités (21 %).
Des douleurs physiques pour 64 % et un état émotionnel négatif pour 55 %
Un peu plus de 6 jeunes sur 10 déclarent avoir déjà ressenti au moins une forme de douleur physique résultant du gaming : aux yeux (28 %), au cou ou à la nuque (23 %), à la tête (22 %), au pouce (16 %) ou au bras (12 %).
Ils sont par ailleurs 55 % à signaler un état émotionnel négatif résultant du gaming. Il s'agit principalement du sentiment d'épuisement (28 %), de l’impression d’avoir exagéré (18 %), de culpabilité (12 %) et d'isolement (11 %).
La dépendance, une exception
Selon les Mutualités Libres, la dépendance aux jeux vidéo ne concerne qu’une toute petite minorité des jeunes interrogés. Le jeu vidéo fait partie intégrante de leur vie et peut avoir un impact positif : développement d’une mémoire de travail et multitâche, création de liens sociaux avec d’autres gamers, coordination entre les yeux et les mains, résolution de problèmes…
Une stratégie de prévention efficace, un must
Les Mutualités Libres soulignent néanmoins l’importance de trouver un bon équilibre entre le temps consacré au jeu et à d’autres loisirs, tout en étant attentif aux éventuels symptômes physique et mentaux liés à l’excès de jeux.
Elles prônent donc pour cette question des jeux vidéo une stratégie de prévention efficace, avec à la clé des informations utiles, de la sensibilisation et une attention particulière accordées aux jeunes à risque de dépendance.