Tatouage permanent d'un sourcil

Le tatouage thérapeutique pour réparer le corps

Maladies graves ou chroniques / Cancer

La plupart des tatouages sont artistiques, mais ils peuvent aussi être thérapeutiques. Moins connus du grand public, ils réparent les traumatismes physiques et psychiques, comme l’ablation d’un sein ou les violences conjugales. Rencontre avec Isabelle Paelinck, tatoueuse dermopigmentiste.

De marginal, le tatouage est devenu une pratique populaire. Selon l’office de statistique Statbel, quelques 500.000 Belges se feraient tatouer chaque année (chiffre de 2017). 

La majorité des tatouages sont artistiques et destinés à embellir le corps, à marquer un évènement ou à exprimer une émotion. Mais dans certains cas, ils peuvent aussi servir à apaiser un traumatisme visible ou invisible. Lorsque le corps a été meurtri suite à une maladie ou un accident, le tatouage thérapeutique va permettre de traverser cette épreuve et participer au travail de guérison en reconstruisant ce qui a été abîmé.

Rencontre avec Isabelle Paelinck, tatoueuse dermopigmentiste et partenaire du réseau Oncobulle.

Quelles sont les demandes de tatouages thérapeutiques les plus fréquentes ?

Les tatouages thérapeutiques les plus fréquents sont ceux destinés à redessiner une aréole mammaire sur le sein reconstruit après une ablation suite à un cancer. Après une mastectomie, le tatouage est la dernière étape de la reconstruction mammaire. Je travaille en collaboration avec des chirurgiens de différents hôpitaux. Le plus souvent, j’attends leur feu vert, soit entre 4 à 6 mois après la reconstruction du sein. Puis je prends le temps de discuter avec la personne pour établir une relation de confiance et connaître ses attentes. 

Comment arrivez-vous à recréer un nouveau sein ?

Je réalise tout d’abord le pré-dessin de l’aréole qui sera différent selon chaque morphologie. Une fois qu’il est validé, je choisis les pigments les plus proches de la couleur naturelle de la peau, puis je commence le tatouage. Je ne fais pas un simple cercle de couleur, mais je crée une aréole en trompe-l’œil. Grâce à un jeu d’ombre, je recrée également le volume du mamelon pour que le dessin soit le plus réaliste possible. Une retouche sera ensuite nécessaire 6 à 8 semaines plus tard.

Dans quels autres cas utilisez-vous aussi le tatouage thérapeutique ?

Je réalise aussi des phalloplasties pour donner un aspect naturel et réaliste au pénis reconstruit de personnes transgenres. Dans le cas d’un accident ou d’une morsure de chien, je peux également effectuer un maquillage permanent. Par exemple, en redessinant un sourcil abîmé ou un ongle sur une phalange après l’amputation d’un doigt. Je répare aussi des tissus cutanés endommagés, comme des brûlures, des vergetures, des cicatrices ou des becs de lièvre en lissant et en assouplissant la peau avec du collagène. Et une fois que la peau est régénérée, je réalise une dermopigmentation en dessinant, par exemple, un nouvel ourlet de bouche à l’aide de pigments proches de la carnation naturelle ou en recouvrant la peau avec un dessin artistique.

Quels sont les objectifs du tatouage thérapeutique ?

Le tatouage thérapeutique est une forme de réappropriation de soi et de son corps. Nous vivons dans un monde de l’image où le regard des autres, mais aussi envers soi-même est toujours attiré par ce qui ne fonctionne pas. Après un traumatisme, le corps peut devenir un étranger et il est alors difficile de le regarder avec bienveillance. Notamment lorsque qu’on se retrouve avec un sein « vide » après une mastectomie. Le tatouage est une manière de reprendre le contrôle sur la maladie. Il permet d’accepter cette nouvelle image de soi et de reprendre confiance.

Comment trouver un tatoueur professionnel ?

La profession de tatoueur n’est pas règlementée. En Belgique, la seule obligation est d’avoir suivi une formation en sécurité et hygiène. J’ai moi-même suivi cette formation, ainsi qu’une formation en réparation de cicatrices et j’ai appris à dessiner en trompe-l’œil aux Beaux-Arts. Je fais également partie du réseau Oncobulle qui ne comprend que des professionnels qui doivent s’engager à respecter un code de déontologie et de bonnes pratiques. En passant par ce réseau, vous avez la garantie d’avoir un accompagnement de qualité.

Plus d'infos

Isabelle Paelinck, www.isabellepaelinck.com, tél. : 0477 29 40 55
 

Vos Avantages Partenamut

Besoin d’un soutien psychologique ? Partenamut intervient dans le prix de vos séances chez un psychologue ou un psychothérapeute.
 
Vous êtes en rémission d’un cancer ? Partenamut intervient dans le prix des consultations de guidance et des soins de support post-cancer réalisés par les praticien.nes du réseau Oncobulle.
 
 

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